Edito
L’année 2021 commence par un coup de gueule !
Avant toute chose, permettez-moi de vous présenter mes meilleurs vœux, à vous, votre famille, ainsi qu’aux personnes qui vous sont chères.
Après une année 2020 chaotique sinon épuisante, nous aurons besoin les uns des autres pour nous soutenir dans les épreuves qui s’annoncent, au moins sur le premier semestre 2021.
Je pense bien entendu aux activités encore fermées à ce jour, à celles qui sont en conséquence privées de marchés, ou encore à celles qui ont connu des baisses de chiffre d’affaires drastiques en 2020. Toutes voient avec angoisse se dresser devant elles le mur de leurs dettes sociales, fiscales et financières.
A vous toutes et tous, je voudrais saluer votre courage et votre ténacité. Soyez assuré(e)s du soutien indéfectible du SDI et de ses services juridiques pour vous accompagner, vous soutenir et défendre vos intérêts dans un contexte particulièrement anxiogène.
En première manifestation de notre soutien, je commencerai cette année par un coup de gueule. J’en ai en effet assez qu’on nous prenne régulièrement pour des imbéciles.
Nous pouvons tout à fait comprendre que l’évolution de la pandémie nécessite des ajustements réguliers dans la réponse sanitaire. C’est d’ailleurs en ce sens que nos entreprises ont répondu présentes lorsqu’il a fallu mettre en place des protocoles stricts pour nos salariés et clients à l’issu du premier confinement, encore renforcés fin novembre. Force nous est pour autant de constater qu’à chaque faux pas des pouvoirs publics (absence de masque, campagnes de tests anarchique, campagne de vaccinations poussive) la réponse est invariable : on ferme, on confine, on restreint, tout en laissant les consommateurs se presser dans les grandes surfaces et la population dans les transports en commun ! Dans le cadre de notre dernier baromètre, nous avons ainsi démontré que les TPE ont perdu en moyenne 30% de chiffre d’affaires sur l’année 2020. Et cette situation risque de durer avec le couvre-feu généralisé à 18h qui prive les commerçants et artisans de proximité d’un tiers de leur chiffre d’affaires, sans préjudice d’un éventuel reconfinement à brève échéance.
Le summum a été atteint hier soir lorsque le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, n’a pas eu un mot pour les TPE mais a déroulé le renforcement des aides du fonds de solidarité pour les chaines hôtelières et de restauration qui licencient actuellement à tour de bras ! Pour ces dernières, non seulement leurs charges fixes (loyers notamment) seront prises en charge, mais elles bénéficieront en plus du fonds de solidarité renforcé ! Il est pourtant bien évident que la question des charges fixes concerne aussi les TPE !
Les pouvoirs publics nous prennent aussi pour des imbéciles lorsqu’ils soutiennent que la France est le pays qui aide le plus ses entreprises au monde. Cette affirmation a été contredite dans un rapport remis début janvier par un groupe d’économistes nommés par le Premier Ministre d’où il résulte que nous sommes dans le ventre mou des pays de l’Union Européenne sur ce point. Alors que la France s’est dotée d’un fonds de solidarité à hauteur de 25,5 Mds€ (dont 12 utilisés à ce jour), l’Allemagne aura consacré 81 Mds€ de subventions directes à ses indépendants, TPE et PME, notamment sous forme d’aide au revenu des indépendants et de couverture des frais fixes des PME.
Bien évidemment, notre objectif n’est pas de vivre de subventions mais de travailler ! Néanmoins, dès lors que les pouvoirs publics mettent des freins ou des entraves à cette liberté du travail, il est légitime que des compensations soient prévues, non pas seulement pour les secteurs « particulièrement touchés » mais pour l’ensemble des indépendants et dirigeants de TPE, quel que soit leur secteur d’activité.
La France en a les moyens. Nous en avons la volonté à l’appui de nos 2,1 millions de TPE, soit 98% des entreprises en nombre.
La question du niveau et du périmètre des soutiens nécessaires à la survie de nos activités est un sujet vital qui mobilisera intégralement le SDI dans les prochaines semaines. A plus long terme, le SDI entend proposer une refonte globale des conditions d’exercice des activités indépendantes et sous forme de société, y compris en matière de protection sociale, en vue notamment de pallier les carences qui sont mises en exergue à l’occasion de cette crise.
Soyez assurés que cette année 2021, nous la traverserons ensemble et dans la réussite !
Marc Sanchez
Secrétaire Général