Edito
IL VA FALLOIR QU’ON M’EXPLIQUE
Chaque année, janvier est le mois des bilans économiques de l’année précédente. Cette année 2019 est célébrée de façon unanime comme une année exceptionnelle en terme d’activité économique.
Les entreprises du CAC 40 représentées par le MEDEF verseront ainsi 60 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires, soit 12% de plus qu’en 2018, année déjà exceptionnelle.
Pour la CPME, le seul problème crucial des PME est l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI).
L’U2P pour sa part a récemment dévoilé une enquête d’où il ressort que le chiffre d’affaires des artisans, commerçants et professionnels libéraux a progressé, là aussi de façon historique, en 2019. Enfin, une enquête spécifique issue d’un spécialiste des études de marchés nous apprenait que le secteur de la restauration avait lui aussi progressé en 2019.
Dans le même temps, l’INSEE indiquait que l’activité économique s’était contractée au dernier trimestre 2019 pour finir à un niveau nettement moindre que celui de 2018.
Il va donc falloir qu’on m’explique comment toutes les entreprises, de l’artisan aux entreprises du CAC en passant par les PME, peuvent noter une progression de leurs chiffres d’affaires et de leurs résultats dans un contexte de baisse globale de l’activité économique ! Je veux bien que ma culture économique soit limitée mais, à ma connaissance, une somme de « plus » n’a jamais abouti à « moins ».
Je ne verse pas pour autant dans le complotisme et avance une explication : les chiffres annoncés sont des résultats agrégés par secteurs ou filières d’activité, sans distinction de secteurs géographiques ou de forme de distribution. Ainsi, dans le détail, le secteur de l’hôtellerie-café-restauration sur Paris avance des baisses de chiffre d’affaires de 50% à 70% en décembre du fait des grèves. Dans d’autres secteurs, les consommateurs ont fui les centres villes en raison des mouvements sociaux tels que gilets jaunes et grèves mais se sont reportés sur les grandes surfaces de périphérie et le e-commerce. En conséquence, si la situation 2019 est « globalement » satisfaisante, dans le détail, elle est catastrophique pour des dizaines de milliers de commerçants, artisans et professionnels libéraux de proximité !
Sans rien attendre, comme d’habitude, du Medef ou de la CPME, il serait appréciable que l’U2P se saisisse, comme le fait le SDI, des intérêts et de la défense des TPE. Il est impératif que soit examiné sérieusement un plan de relance de nos entreprises, au-delà des étalements d’impôts et charges ou des appels à la « bienveillance » des banques dont les pouvoirs publics se gargarisent, au demeurant sans contrôle ni suivi.
Il nous appartient collectivement, avec le soutien du SDI, de prendre notre destin en main !
Marc SANCHEZ
Secrétaire Général