Focus
Grèves : 63% des TPE craignent pour leur survie !
Des baisses supérieures à 30% du chiffre d’affaires pour les commerces de proximité des villes de plus de 50.000 habitants
Depuis décembre 2018, les centres villes sont le théâtre systématique de mouvements sociaux. Lorsque les gilets jaunes puis les opposants à la réforme des retraites battent le pavé, ce sont les consommateurs qui désertent les boutiques.
Les secteurs économiques qui constatent des baisses de chiffre d’affaires depuis le 5 décembre dernier sont plus particulièrement les commerçants et artisans de proximité (respectivement 62% et 46%), ainsi que le secteur des services (47%).
Avec des baisses de chiffre d’affaires bien souvent supérieures à 30%, notamment dans les villes moyennes et grandes à partir de 50.000 habitants, 63% des professionnels interrogés craignent pour la pérennité de leur activité dans les 3 à 6 prochains mois.
Un chiffre d’affaire en berne qui se cumule avec une baisse liée aux mouvements sociaux de 2019 dans 70% des cas
Selon les professionnels interrogés, dans près de 70% des cas, la baisse de chiffre d’affaires connue depuis le 5 décembre dernier vient s’ajouter à celle subie au cours de l’année 2019, déjà en raison des mouvements sociaux.
Ce constat justifie le renforcement de la forte inquiétude des dirigeants de TPE. En effet, le chiffre de 63% de responsables qui craignent pour leur avenir marque une nette progression au regard de l’enquête du SDI réalisée les 11 et 12 décembre 2018 où « seules » 40% des personnes interrogées soulevaient la même inquiétude. Force est de constater que les responsables de TPE sont épuisés, tout comme leur trésorerie, après douze mois de tensions sociales ininterrompues.
Un mouvement nettement moins soutenu que celui des gilets jaunes
Le second point de comparaison avec le mouvement des gilets jaunes de décembre 2018 est la forte défiance des responsables de TPE à l’égard des mouvements de grève actuels. Qualifiés de « catégoriels » et peu légitimes, ces mouvements n’obtiennent que 26% de soutien, lorsque celui au mouvement des gilets jaunes était de 83% à ses débuts selon enquête du SDI du 5 décembre 2018.
L’action politique du gouvernement pour enrayer le mouvement est jugée peu fiable au constat que 49% des professionnels interrogés estiment que les éclaircissements apportés par le Premier Ministre le 11 décembre sont susceptibles de conduire les syndicats à un appel à la reprise du travail.
Une action urgente des pouvoirs publics s’impose
Les mouvements de grève actuels, renforcés par l’entrée en conflit des transports routiers qui vont perturber les approvisionnements, pénalisent quotidiennement les commerçants et artisans de proximité, lorsque celui des gilets jaunes n’était qu’hebdomadaire. Dans ce contexte, la réactivation du plan « gilets jaunes » annoncée par le gouvernement le 11 décembre dernier est singulièrement insuffisante. De nouveaux étalements et reports de charges sociales et fiscales ne parviendront pas à compenser des mois de conflits. Ces mesures ne peuvent être qu’une étape d’urgence dans l’attente du déblocage d’un fonds national d’indemnisation.