Edito
Il est temps de réagir : les commerçants et artisans de centre-ville en danger imminent !
Les derniers chiffres sur les commerces de proximité sont, ne nous le cachons pas, alarmants. Si certains arrivent à tirer leur épingle du jeu, force est de constater que la situation globale est à une baisse de chiffre d’affaires malgré un contexte économique encore considéré à ce jour comme favorable. Les causes de cette accélération de la détérioration des commerces de proximité sont multiples.
Tout d’abord, les violences et manifestations répétées des mois durant dans le cadre du mouvement des gilets jaunes ont, c’est un fait, détourné les consommateurs des centres villes. Je sais que nombre d’entre vous sont solidaires des revendications initialement portées par ce mouvement en terme de fiscalité et de pouvoir d’achat. Le SDI s’est fait le relais de ce soutien en fin d’année dernière et nous maintenons naturellement ces revendications au cœur de nos actions, parmi celles relatives à la justice sociale et à l’accès au financement notamment. Pour autant nous ne pouvons cautionner les violences, les saccages, les pillages, les blocages, les interdictions d’accès de fait en centre-ville les samedis, toutes actions qui sapent un écosystème déjà fragile.
Sur ce point précis, au-delà des quelques millions d’euros mis à la disposition de 35 municipalités durant l’été en vue de la « redynamisation » des centres villes par des actions de communication, le SDI propose la mise en place d’un fonds d’indemnisation. Il s’agit ni plus ni moins, à l’échelle nationale, que de répéter ce qui a été mis en place à Biarritz suite au blocage de la ville pour cause de sommet du G7.
Mais tout n’est pas à mettre sur le dos des gilets jaunes. D’autres mouvements de fond sont à l’œuvre, parmi lesquels la grande distribution et le e-commerce. Les effets de la multiplication des centres commerciaux de périphérie sur les commerces de proximité sont largement documentés. Si, sous l’impulsion du SDI, la loi ELAN encadre mieux de nouvelles implantations, le danger vient désormais des velléités d’ouvertures élargies des grandes surfaces existantes, notamment les dimanches après-midi. Ces grandes surfaces cherchent ainsi à contrer l’ouverture 7 jours/7, 24h/24 des sites de e-commerce en pleine progression, le tout une nouvelle fois au détriment des commerçants et artisans de proximité.
Sur ce second point, selon le SDI, la bataille doit se mener sur la question de la fiscalité locale au nom de la prise en considération de l’intérêt général que représente le commerce physique au regard du commerce dématérialisé ou déshumanisé par l’absence de tout personnel dans ces grandes surfaces ouvertes le dimanche après-midi.
Les commerçants et artisans des centres villes sont en danger imminent. Il est plus que temps de s’unir pour réagir, ensemble, avec le SDI, et formuler des propositions concrètes rapidement applicables !
Marc SANCHEZ
Secrétaire Général